La pensée de Malak Jân s’inscrit dans le prolongement de l’approche spirituelle de son frère Ostad Elahi (1895-1974), dont elle fut une des élèves les plus assidues et à qui elle fut tout particulièrement liée.

Penseur, juriste, et musicien, Ostad Elahi a développé une approche de la spiritualité qui aborde la dimension métaphysique des êtres humains tout en mettant l’accent sur leurs droits et leurs responsabilités. Il a nommé cette approche la « spiritualité naturelle », ou la « nouvelle médecine de l’âme ». Pour Ostad, le corps et l’âme sont dotés de droits égaux, et c’est en utilisant les facultés du corps à bon escient que l’âme peut se perfectionner. L’on trouvera plus de détails quant à cette pensée dans ses œuvres écrites ou sur son site officiel. 

Malak Jân et Ostad Elahi

Etudiante dévouée, Malak Jân a modelé toute sa vie et toute sa pratique spirituelle à partir des concepts et des enseignements développés par son frère. Ses propres expériences et découvertes spirituelles sont exposées dans sa biographie, « Malak Jân Ne’mati ». Au fil des paroles et poèmes parus dans cet ouvrage, elle fait part avec finesse des hauts et des bas du cheminement spirituel. Le travail spirituel qu’elle a effectué tout au long de sa vie l’a notamment dotée d’une profonde connaissance de la nature humaine. Elle mettait souvent ses étudiants en garde en leur disant : « Il n’y a rien de pire que l’orgueil. L’orgueil peut mettre l’étudiant spirituel à terre », et elle leur conseillait de ne faire confiance qu’à Lui : « Ne mettez pas votre espoir dans ce qui périt par son contraire. Par exemple, la bonne action périt sous le coup de la mauvaise action, la foi sous l’incroyance… Il n’y a que Sa générosité qui soit impérissable. Quand on arrive dans l’autre monde, il faut dire : Je n’ai rien apporté d’autre que l’espoir en Ta Générosité. »

Malak Jân mettait également l’accent sur l’importance qu’il y a à avoir une intention pure, à utiliser sa raison saine, à faire preuve de compassion et à se mettre au service d’autrui. Elle encourageait ses étudiants à enraciner leur foi dans des sources fiables et dans les principes éthiques et divins justes. En même temps, elle était opposée à toute forme de prosélytisme : « Celui dont le cœur est relié à l’Unicité ne cherche jamais à avoir des adeptes et n’aime pas le bruit médiatique, il préfère vivre discrètement dans son coin. » Au contraire, pour elle, en tant qu’êtres doués de libre arbitre, nous devons maintenir notre indépendance pour ce qui est de choisir les modalités de notre éducation spirituelle et le type de relation que nous avons avec Dieu : « Notre travail essentiel ici-bas est l’éducation de notre pensée. C’est notre pensée qui doit être bien structurée avant de quitter ce monde. Si nous ne consacrons cette vie qu’à manger, dormir, nous reproduire, etc., nous aurons perdu un temps précieux. Dans le processus du perfectionnement, « l’éducation de pensée » fait tout ! »

Elle voyait les différentes religions comme autant de chemins menant au Créateur. Dès lors que le chercheur spirituel avait atteint un niveau où il comprenait qu’il n’y a qu’Une Vérité, la question de la religion ou de la foi qu’il avait adoptée perdait sa pertinence, comme l’exprime la parole suivante :

Mettre des différences entre les envoyés divins nuit à l’âme de manière irréparable, car leur mission vient de Lui. Dieu envoie Ses missionnés selon les nécessités du temps et du lieu. Comment pouvons-nous mettre des différences entre Moïse, Jésus et Mahomet ? Ils tiennent leur mission de la même Source.

L’approche de Malak Jân quant à la spiritualité, tout comme celle d’Ostad Elahi, repose sur les principes fondamentaux communs à toutes les religions et ne fait pas de distinction entre les nationalités, les genres, les races, ou les religions.

Malak Jân a exprimé son immense joie d’avoir été acceptée comme élève d’Ostad par l’affection sincère qu’elle avait pour les autres, les encourageant à cultiver en eux les vertus éthiques et à développer leur humanité, car pour elle, c’est ainsi que l’on agissait selon le contentement divin. Sa vie est un exemple de ce que signifie éprouver un amour pur pour le Bien-Aimé et par extension, pour ses semblables et toute l’humanité, le tout en émanant une aura de compassion infinie.